samedi 26 avril 2008

Ainsi

Il est des jours ou parfois l'on s'oublie. Des jours où l'on voudrait n'être que l'ombre de soi-même, où l'on passe sa journée à rêver d'être l'autre, des jours remplis d'une sereine mais ô combien ravageuse utopie. Que le monde est grand à la clarté des lampes. Un matin je pars, le cerveau pleins de flammes, joyeux de fuir une patrie infâme, de ma fatalité jamais je ne m'écarte, celle-là même qui possède des désirs incongrus, celle qui dans mon sommeil me tourmente et me roule, singulière amoureuse des pays chimériques, inventeur utopique dont les cieux qui en découlent, ne sont que navires immondes qui chavirent et coulent..

Je veux voyager, sans vapeur et sans voile, faire passer sur mon esprit, tendu comme une toile, ce message de sables, d'astres, de flots. La gloire du soleil sur la mer violette, la gloire de l'amour sur cette onde muette. Allumant en nous-même une ardeur inquiète, de plonger dans ces grands et mystérieux paysages. La jouissance s'ajoute au désir de la force, Désir, vieillard à qui le plaisir sert d'engrais.

La vie n'est qu'une ivresse, un mensonge, la seule vérité indiscutable, c'est la mort. Il n'y à pas d'intérêt particulier à porter aux hommes, c'est le trognon qui intéresse, pas ce qu'ils disent, mais ce qu'ils font, ce qui intéresse, c'est le style, le style est avant tout une émotion, les hommes ont rarement d'émotions, se rattrapent t-il sur l'intelligence ? Ça se verrait. Le plus grand styliste ? Lui. Cette Manière de se démarquer du conformisme ambiant tout en se rattachant aux plus grands érudits, cette façon de geindre son amusement tout en y calquant son désir. Ce choix d'étonner, sans vanité aucune, cette manière de n'être que lui, et personne d'autre.

Alors au prix de beaucoup d'efforts et de curiosité, de par le sacrifice d'une culture déjà établie et de par la foi en cette nouvelle espérance, alors, un jour, peut-être, un jour je serais comme Lui